Les soins de santé primaires sont dispensés en France par les médecins généralistes. Les médecins généralistes orientent les patients vers des spécialistes et/ou des hôpitaux, en jouant le rôle de « gardiens » selon une nouvelle procédure de consultation coordonnée (« parcours de soins coordonné »). Ils sont également chargés de suivre les maladies en routine, c’est-à-dire entre les phases aiguës qui nécessitent l’intervention d’un spécialiste.
Les médecins généralistes
Les médecins généralistes sont légalement tenus – sur la base d’un système de tableau de service – de contribuer aux gardes de nuit et de week-end. Dans le cadre des soins d’urgence, les médecins généralistes peuvent être appelés par le SAMU, le service médical ambulatoire d’urgence, pour se rendre au domicile d’un patient. Ces visites sont également nécessaires lorsqu’un patient ne peut pas se déplacer pour une consultation (par exemple, chez les personnes âgées ou les enfants).
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Les médecins généralistes ont la liberté de choisir le lieu où ils souhaitent exercer. La France est, en effet, le témoin de disparités géographiques considérables dans la répartition des médecins généralistes – avec une forte concentration à Paris et dans ses environs, dans les régions du sud, et à nouveau dans les grandes villes. Ces variations sont depuis longtemps une question politiquement controversée, étant donné que les habitants des régions du nord sont généralement en moins bonne santé et ont des taux de mortalité plus élevés.
La distance médiane
Néanmoins, plus de 80 % de la population française vit dans une commune desservie par un ou plusieurs médecins généralistes. Pour ceux qui ne le sont pas, la distance médiane à un cabinet de médecin généraliste est de 7 kilomètres. Ce dernier chiffre est toutefois considéré comme nettement plus élevé dans les zones rurales.
Selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (2006), les patients français contactent leur médecin généraliste 6,5 fois par an en moyenne, soit un peu moins que la Belgique (6,6) et l’Allemagne (7,0), mais bien plus que les 4-4,5 fois par an en Scandinavie, les 5,4 fois au Royaume-Uni et les 5,7 fois aux Pays-Bas.
Les hôpitaux en France
Environ 60 % de la capacité hospitalière française se trouve dans des hôpitaux publics. La capacité restante est répartie à parts égales (environ un cinquième chacun) entre les hôpitaux privés à but lucratif et les organisations à but non lucratif (qui sont semi-publiques et appartiennent à des organisations religieuses, des trusts ou des associations d’assurance).
Le système hospitalier français a été considérablement affecté par les récentes réformes des soins de santé (voir article suivant). L’un des principaux problèmes est le niveau croissant de concentration de la capacité : 6 % des hôpitaux français représentent environ 58 % des dépenses totales.
Les hôpitaux français fournissent des soins secondaires, presque toujours après orientation par les médecins généralistes – ainsi que des services d’urgence ouverts 24 heures sur 24, auxquels on accède à la fois par orientation et par l’intermédiaire de services publics tels que la police et le SAMU.
Les soins sont dispensés à la fois dans les services d’hospitalisation et dans les services de consultations externes (qui assurent également le diagnostic avant l’hospitalisation ainsi que le suivi après l’hospitalisation).
Nombre de lits
En 2008, le nombre de lits hospitaliers autorisés en France était de 6,9 pour 1 000 habitants. Un peu plus de la moitié de ces lits (3,5) étaient réservés aux soins aigus, un ratio qui est resté stable depuis l’année 2000 (où le chiffre était de 4,1 lits de soins aigus sur un total de 8,0).
Les soins psychiatriques ne représentaient qu’une faible part (0,9 lit pour 1 000 habitants en 2008), ce qui est relativement plus élevé qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni (0,5 et 0,6 lit), bien que ce dernier chiffre cache le ratio beaucoup plus élevé de lits psychiatriques au Royaume-Uni (où la capacité totale de lits d’hôpitaux n’est que de 3,4 pour 1 000 habitants).
Tendances en matière de séjour hospitalier
La durée du séjour hospitalier en soins aigus en France est traditionnellement inférieure à celle de ses pairs de l’UE. Comme dans d’autres pays, elle a également diminué au cours des dernières années.
Toutefois, le rythme de cette baisse a été moins spectaculaire que dans les autres grands pays de l’UE. En 2000, par exemple, la durée moyenne d’un séjour hospitalier en soins aigus en France était de 5,6 jours (5,2 jours en 2008), contre 9,2 jours en Allemagne (7,8 jours en 2008) et 8,2 jours au Royaume-Uni (7,1 jours en 2008).
Le financement des soins de santé
La responsabilité financière des soins de santé en France est assumée par un système d’assurance maladie obligatoire, dans le cadre du système plus large de sécurité sociale et de protection sociale de l’État. Depuis 2000, ce système légal couvre l’ensemble de la population française.
En retour, tous les résidents français sont tenus de payer l’assurance maladie. La loi de financement de la sécurité sociale fixe le niveau de cotisation en fonction des revenus du travail, ainsi que des plus-values et des prestations (pensions et allocations).
Les assureurs sont constitués de fonds statutaires. Il existe trois fonds principaux, qui couvrent ensemble 95 % de la population.
L’affiliation à une caisse est basée sur le statut professionnel : les travailleurs de l’industrie et du commerce, les travailleurs du secteur agricole, une caisse d’assurance nationale pour les indépendants (non agricoles), une caisse pour les fonctionnaires et une pour les étudiants.
Contrairement à certaines de leurs homologues européennes (surtout l’Allemagne), les caisses de santé en France ont peu de compétences stratégiques. L’État est plutôt responsable de la gestion financière et opérationnelle de l’assurance maladie – en termes de fixation des cotisations et de détermination des niveaux de remboursement.